[Sauvetage] Chapitaine en danger !

Ferrée à fond de cellule, la miqo'te s'est muée dans le silence. Les coup, pas plus que les intimidations, ne la feront parler... du moins pour l'instant. Un garlemaldais ment comme il respire, et en mensonge elle s'y connait. Ils ont tenté de lui faire croire qu'ils tenaient aussi son équipage, les cons, si c'était vrai ils n'auraient pas attendu pour tous les passer au peloton d’exécution. "Vous aurez droit à un procès équitable",  la tuile, faut le traduire par "un juge va venir vous annoncer la date de votre exécution".

Ako serre les dents, sa jambe la fait atrocement souffrir, comme son épaule. Elle garde la tête baissée, à moitié assommée et pourtant tenue en éveil par la douleur. Elle entend des pas dans le couloir, de lourds pas mécaniques. Ce ne sont plus de simples geôliers. On ouvre la porte, elle lève à peine le menton pour croiser le regard -si l'on peut dire- d'un lourd casque noir dont elle a entendu parler... par son père. Elle sait ce que c'est : un bourreau. Ils sont passés à la vitesse supérieure.

"Ah, je suppose que la date a été fixée."

L'homme avance, elle voit tout de suite à son attirail qu'elle risque de passer un très mauvais moment. Ce n'est pas un juge... c'est un bourreau.   

"...Alors, c'est quoi la question du jour ?
- Je n'en ai aucune." lui répond une voix d'acier, dans un rictus sadique.

Tiens le coup, Ako, ils vont venir...

Évasion presque-pas foiré

Ils sont entrés dans ma cellule avec un sourire satisfait. Je savais depuis la veille -ils ne l'avaient pas caché- qu'ils se préparaient à l'arrivée de mes hommes. ils se sont bien vanté devant moi de leur contact-espion en Noscea au courant de leurs projets.
"On y est capitaine, ça va être votre fête."
Est-ce que j'ai eu peur ? oui, un peu. Mais je voulais pas saluer la faucheuse sans un sourire. Ils ont fait sortir mon camarade de cellule, tellement amoché de m'avoir défendu qu'ils lui ont mit une cagoule sur la tête pour le "présenter" au juge. En sortant, je suis passée à une dizaine de mètres d'une unité qui venait de ferrer mon père, j'ai pas eu le temps de réagir. J'savais qu'il s'était surement rendu pour suivre un plan ou un truc du genre mais... lui est ce qu'il savait qu'ils étaient déjà tous au courant ?

On m'a cloué au pilori, face à un peloton d’exécution de dix soldats garlemaldais, en compagnie de mon camarade roegadyn. Le juge a lu la sentence avec une lenteur de professeur de mes couilles que j'ai pas. Il attendait quelqu'un, il attendait mon père et mes hommes. Par contre, il avait pas prévu la coupure de courant, c'est là qu'il a fait sa première erreur. Il a quand même voulu attendre... il voulait me tuer sous les yeux de mon père et de mes hommes. L'unité d’exécution a commencé à perdre son sang froid. Je sentais la présence de Menzo... qu'est ce qu'il foutait là ce con ?
J'ai compris quand j'ai vu mon père arriver entouré par une unité que je connaissais bien. Ils avaient pas lésiné sur le déguisement, j'aurais applaudis si... je n'avais pas eu les mains liées. Mais je flairais le piège... ça allait mal finir...
Mon père a réussi à énerver suffisamment le juge pour qu'il ordonne ma mise à mort sans appel. Au même moment, on a entendu les premiers cris de bataille dans la zone 1. J'ai appris plus tard qu'il y avait une autre équipe de combat qui foutait le boxon à quelques dizaines de yalms seulement pour empêcher qu'on coupe ma "fuite" par l'arrière, pendant que Bjarnulf et quelques volontaires sabotaient les installations pouvant alimenter les renforts ou nous ralentir, genre l'ouverture automatisée des portes. J'ai quand même vu la mort en face quand le peloton a tiré... c'était sans compter sur le bouclier de Rihnn, ses pouvoirs ont augmenté. Comme un pressentiment, j'ai ouvert la bouche, Menzo m'a lancé quelque chose et j'ai pas pu l’attraper autrement. Un chapelet argenté avec un croissant de lune... c'était bien l'moment de me faire un cadeau mystique... m'enfin j'ai pas cherché à comprendre. Je l'ai gardé entre les dents jusqu'à ce qu'on me défasse de mes liens.

Ils sont carrément rentré dans le peloton d’exécution, pendant que mon père occupait Vasis Sas Naziris. Dazzling a quand même été touchée, puis Menzo, et pour finir Mae quand une autre unité a réussi à arriver en même temps que l'Arcadia. Je me doute que le cuirassé a voulu couvrir une retraite, mais il a pas pu tenir plus de cinq minutes au dessus d'un castrum et... notre retraite était coupée par la demi douzaine de soldats qui nous bloquait la sortie et nos blessés, sans parler de mon co-condamné assommé par le tir d’exécution. Il était déjà sérieusement amoché avant qu'on sorte de nos cellules. Au fond, aucun plan ne se déroule jamais sans accro, même quand c'est pas le miens.
Derrière la porte Nord, on entendait les combats faire rage, mais on ne pouvait pas les rejoindre non plus.

Le juge a alors déployé une énergie oppressante. Sa haine pour mon père était farouche, mais il voulait me tuer moi, je l'ai senti. Il ne voulait pas juste tuer mon père, il voulait le punir. Le punir de quoi ?
Mes gars se sont défendu comme des coeurls, si on me demande de raconter l'histoire je dirais qu'ils se sont battu à six contre cinquante. Oui bon, j'exagère, mais les belles histoires sont celles qu'on extrapole après-tout. Il a bien fallu se rendre à l'évidence cependant, on arriverait pas à se battre contre le Juge et à s'enfuir sans que l'autre équipe se fasse massacrer, surtout que l'Arcadia a dû se retirer. Mae a fini par réagir : "ON SE CASSE !", mon père devait retenir son ennemi. Je ne voulais pas le laisser, mais Menzo et Rihnn m'ont embarqué pendant que Rain et Thunder emportaient mon camarade. Jusqu'au bout j'ai fixé les portes qui s'ouvraient et se refermaient une à une derrière nous, espérant voir mon père nous rejoindre... mais il n'est pas venu.
Devant nous, l'explication du blocage des renforts. L'Arcadia avait tiré des charges lourdes sur la zone arrière, certaines portes étaient bloquées empêchant les garlemaldais d'intervenir, et ceux qui avaient réussi s'étaient fait piéger par des mines artisanales placées aux bons endroits. Passés la dernière porte, trois manacutter attendaient sur le rail d'évacuation et la voie était libre. ils avaient tout prévu.