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La couleur du soleil

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Message par N’Cidjaa Asah Lun 27 Jan - 19:19

Je me suis souvent demandée à quoi pourrait ressembler la vie sans soleil.

A vrai dire, c’est une question qui m’apparaît chaque soir, alors que je regarde l’astre décliner. Et inévitablement, je suis du regard sa course, délaissant mon activité pour mieux profiter du spectacle du ciel se peignant de cuivre et d’or. Je le regarde longuement, jusqu’à ce que la lumière trop vive m’oblige à baisser les yeux. Et alors m’apparaissent les vagues rougeoyantes, l’écume étincelante, et ce bleu profond les entourant. La scène est fascinante à mes yeux, le scintillement semblant danser sur les vagues, le décor onirique… Et je me surprends à rêver d’un futur différent, plus beau, plus inaccessible aussi.

Je suis brutalement ramenée à la réalité par la luminosité faiblissante. Déjà le soleil commence par être avalé par le bleu marin, le vent se fait plus froid, plus fort aussi. Je ramasse mon sac de pêche plein de crevettes et décampe sur le ponton sans me retourner. Si je le faisais, je sais que je me perdrai dans ce bleu de plus en plus profond et le ciel de plus en plus noir. Sans être particulièrement trouillarde, la nuit m’inspire toujours le même sentiment d’angoisse et je me hâte pour rejoindre les membres de ma tribu, peu désireuse de finalement découvrir ce à quoi ressemble le monde sans soleil.

Déjà la ville semble s’être changée : les marchands matinaux ont laissé la place aux groupes de gens sortis s’amuser. Ils rient et parlent sans se préoccuper de moi autrement que pour pousser des exclamations surprises à mon passage. Peut-être parce que je cours comme si j’avais le diable à mes trousses ? Peut-être parce que je ne suis pas aussi bien fagotée qu’eux ? Ou simplement parce que je sens le poisson et le soleil plutôt que leur parfum coûteux ? Qu’importe, ça ne m’intéresse pas de leur plaire et je poursuis ma course effrénée. J’évite avec agilité encore deux groupes tout en sentant un dernier rayon de soleil dans mon dos. Vite, je dois encore me presser si je ne veux pas être dévorée par la nuit…

Un virage passé, une caisse au dessus de laquelle je saute souplement, et une silhouette qui apparaît au même instant juste devant moi, me prenant de court. Mon pied est à peine posé au sol que je me repousse sur le côté pour l’éviter… et termine lamentablement par terre, roulant au milieu des crevettes échappées de mon sac. La douleur pulse dans ma cheville, raison idiote de ma chute, mais ce n’est pas ce qui me fait crier ou même tendre la main pour avoir de l’aide. La vraie raison est mon manque de chance évident tandis que je tombe dans l’eau. Je la trouve instantanément glacée et désespérément sans lumière. Je suis plutôt bonne nageuse habituellement, mais toujours quand le soleil brille et que je peux voir à travers. Là… Je ne parviens pas à retrouver les lumières de Limsa et l’angoisse des ténèbres se change en véritable panique. J’agite tous mes membres frénétiquement, tourne la tête dans tous les sens, mais ne parvient qu’à me cogner l’arrière du crâne contre quelque chose de dur. Outch… L’obscurité semble encore plus présente, plus étouffante. J’ai besoin d’air et l’eau m’écrase.

La dernière pensée que j’ai avant que le noir ne m’envahisse totalement est qu’il n’y a sans doute aucune vie pour moi sans soleil.
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Message par Falkhen Ven 31 Jan - 20:56

Les hommes se ressemblent... C'est leurs habitudes qui les diffèrent. Et les miennes, d'habitudes, j'y tenais particulièrement. Quelques unes d'entre elles suffisaient à mon bonheur.

L'une de mes préférées était de rentrer à Ul'Dah après un entrainement éprouvant, puis de flâner dans les rues en marchant lentement... J'aimais entendre les appels des camelots, écouter les chalands qui discutaient les prix des articles qu'ils convoitaient, renifler les odeurs d'épices et de viandes qui grillaient dans les stands de cuisine... Je remontais toujours l'allée de Rubis et, si j'avais de la chance, je trouvais Desmee installée ici, toujours au même endroit, pour confectionner des vêtements qu'elle revendrait plus tard aux marchands de la ville... Je m'asseyais alors à ses côtés, la déconcentrais en lui parlant de mes journées inintéressantes et me délectais de la voir m'écouter pourtant comme si je lui racontais une histoire passionnante...

Une autre de mes habitudes, qui me plaisait particulièrement aussi, était de pêcher sur les pontons de Limsa Lominsa des après-midi entières. Il régnait une ambiance dans cette ville qui me rendait... nostalgique je crois. Etonnant, pour quelqu'un qui n'avait presque aucun souvenir de son passé. Mais les pierres blanches des maisons qui rendaient la ville si lumineuse, le parfum iodé de la brise, le brouhaha continuel et rassurant des marins qui déchargeaient les énormes navires en provenance de je ne sais où... Tout ça me plaisait vraiment. Je m'asseyais donc sur le ponton, avec une solide réserve d'appâts, puis je pêchais toute sorte de poissons en me demandant à quelle sauce Abaritar allait nous les préparer. Je ne me posais jamais la question de savoir quand il fallait que je rentre. Pour ça, j'avais ma fidèle inconnue qui m'aidait. Une miqo'te, jeune et plutôt agréable à regarder, passait tous les jours au même moment. Elle semblait fuir le port comme si elle était poursuivie par le plus répugnant des morbols. Et à chaque fois, comme déçu de la voir partir, le soleil disparaissait à l'horizon, et avec lui la chaleur qu'il nous prodiguait.
C'était presque devenu un rituel. Même si parfois je n'attrapais aucun poisson de la journée, je ne pouvais m'empêcher d'attendre que la mystérieuse miqo'te passe pour plier mon matériel.

Ce soir là, alors que je souriais distraitement en la voyant courir au loin sur les pontons du port, j'étais à cent yalms de prévoir ce qui allait arriver. Un roegadyn, chargé d'une caisse que seuls ceux de sa race pouvaient espérer porter, fit un pas en arrière pour éviter un tas de cordes. La jeune miqo'te, n'ayant visiblement pas prévu le dernier mouvement du marin, tenta de l'esquiver au dernier moment. J'eu le temps de la voir glisser, rouler, puis tomber à l'eau avec une grimace de douleur.
Pendant quelques secondes, je ne réagissais pas, partagé entre l'envie de rire et celle d'engueuler le marin qui n'était pourtant pas vraiment fautif. Celui-ci avait posé son chargement et s'était penché au dessus de l'eau, à l'endroit où la jeune femme avait disparue. Des gens qui tombaient à l'eau, sur les ports de Limsa Lominsa, on pouvait en voir tous les jours. Des gars inattentifs ou bien bourrés, ça ne ratait jamais... Mais...

-" Elle ne remonte pas !" Dit le Roegadyn, entouré maintenant de quelques badauds qui avaient vu la scène comme moi.
-" Et tu attends quoi pour te foutre à l'eau et l'aider alors ?" Lui répondis-je en me levant et en retirant ma chemise.

"Ne saute pas" me dit une petite voix dans ma tête. Peut être celle de la peur, ou bien de la raison.
"Ta gueule !" lui rétorquais-je tout en plongeant vers l'eau glaciale et sombre.
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Message par Iranh Ven 7 Fév - 18:28

Il y a des jours comme ça. Qu'on oublie vite. Des jours sans saveurs, sans éclats. Des jours sombres, ou reposants, tout dépend de l'humeur en fait. Et aujourd'hui, la mienne n'était pas franchement gaie.

Outre le fait que le temps n'était pas des plus agréables, la mission "Diplomatique" que Minfila m'avais confiée, ressemblait plus à une corvée, qu'à une entreprise héroïque. Faire des aller et retours entre le Glas des revenants, Port aux Ales et Limsa, sans même avoir a combattre la moindre bestioles corrompue. Non. Tout ce contre quoi j'avais dû me battre toute cette journée, c'était la bêtise, la vantardise et les gens imbus de leur personne. Je dois avouer que quelque fois, je me serait bien laisser aller à bruler quelques têtes. Mais bon, ce n'était pas le but.

Pour couronner le tout, le voyage avait été désagréable au possible. Une houle ronde et ample, faisait monter et descendre le bateau dans un mouvement de balancier plutôt déstabilisant. On aurai cru que la mer tentait de me retourner les boyaux ... Mais pourquoi moi ... Une chance malgré tout que mon passage sur l'Ethernal m'avait appris quelques "Trucs". Comme ... éviter une baume lors d'un changement de cap. Le ptit gars derrière la barre a bien failli finir en nourriture à poisson. D'ailleurs il a dû s'en rendre compte car tout le reste du voyage, il a soigneusement éviter de croiser mon regard. Et dire que demain je l'aurait déjà oublié ...

Pas fâchée de mettre enfin un pied sur ce foutu ponton. Au moins lui était stable. Et puis, au point où j'en était, ce n'était pas cette excitée qui venait de m'éviter de justesse, courant comme si Dalamud en personne était à ses trousses, qui allait finir de me mettre de mauvaise humeur. C'est dire que quand je l'ai vu à peine quelques yalms plus loin, éviter de justesse un roegadyn qui débouchait d'une pile de caisses, sur sa trajectoire, je ... en fait non, je n'en était pas au point de souhaiter qu'elle le percute. Encore que cela lui aurait peut être remis les idées en place.

Mais je dois dire que je suis restée perplexe quand j'ai compris qu'elle avait un problème, et que la baignade était devenue inévitable. Perplexe car vue la souplesse de la donzelle, une telle erreur était vraiment étonnante. Je mis quand même quelques secondes à réaliser ce qui se passait, sans toutefois comprendre pourquoi. Probablement que mon esprit était encore embrouillé par les horreurs que j'avais du supporter toute la journée. Et bien au moins, faute de les lui remettre en place, ce bain forcé lui rafraichira les idées. Je dois avouer qu'a cet instant, il m’eut été impossible de réprimer ce presque imperceptible sourire qui se dessinait à la commissure de mes lèvres. Je ne sait pas ce qu'elle fuyait ainsi mais ... Là elle allait avoir le temps d'y réfléchir.

Déjà l'inévitable troupe de badauds se forme non loin de là où la donzelle a disparue. Et moi je continue ma marche, imperturbable, m'attendant à ce que l'héroïne de mon seul moment de joie de cette frustrante journée, ressorte de l'onde, bien trempée. Mais rien. Je commençais à peine a devenir curieuse du pourquoi la naïade n'était pas encore sortie de l'eau, que j'entendis la voix du Roegadyn "Elle ne remonte pas !".

N'étant à cet instant qu'à deux pas du lieu, je bifurque légèrement pour constater de mes yeux que l'inconsciente était bien encore là, dans l'eau. Elle semblait en effet inconsciente qui plus est. Ya pas idée. C'est un coup à se noyer, aussi surement que d'attaquer de front un vaisseau de la flotte. C'est alors que ... ma mauvaise journée, et sans doute mon éducation, m'ont fait réaliser que cette petite sotte ne méritait probablement pas de mourir. Surtout de cette manière. La gourde allait usurper son passage. Il n'en était donc pas question !

D'un geste souple je me plaque sur le ponton, sur le ventre, plonge un bras dans l'eau. Comme ce n'était pas suffisant, je me lance jusqu'à la ceinture, retenue de justesse par quelqu'un qui me bloque les pieds, et m'évite ainsi de basculer. C'est là qu'il c'est passé quelque chose d'étrange. Il me semble que ... hum ... il me semble que quelqu'un est passé juste au dessus de moi, en volant, en quelque sorte, vraiment étrange. Si ce n'était le "Plouf" qui retenti quelques secondes après, j'aurais bien cru avoir rêver.

Quoi qu'il en soit, j'attrape enfin la donzelle par le col, et la tire sèchement à la surface. Elle ne bouge déjà plus. J'espère quand même avoir réussi mon coup, sinon bah ... cette journée sera définitivement à rayer de ma mémoire. Avec l'aide de deux autres personnes présentent, le corps inerte est hissé sur le ponton. Aussitôt, deux autres s'activent à ranimer la jeune miquote. Je reste là, immobile, me demandant si tout ceci avait servi à quelque chose après tout. Et si je m'était trompée, et si elle méritait vraiment ... mais comme ça ... c'était impossible.

Rapidement le corps se mis à bouger, puis la belle s'éveilla enfin, crachant l'eau de ses poumons. Incroyable qu'elle en ai bût autant, et qu'elle soit encore là. Décidément pleine de surprise. Quoi qu'il en soit, mon but était atteint, et pour une fois depuis le début de cette foutu journée, j’étais enfin arriver à faire quelque chose de correcte. Ce dont je me félicitait, tout en reprenant mon chemin, loin de ses badauds, et de cette petite écervelé, je ne servais plus à rien, et puis je n'avais pas envie en fait. Finalement, la soirée ne n’annonçais pas trop mal.

Je me dirigeais nonchalamment vers l'auberge pour me changer.
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Message par N’Cidjaa Asah Lun 10 Fév - 11:32

Noir.


Régurgiter l'eau ingérée par mes poumons n'est pas une expérience très plaisante. Il me semble avoir bu l'entièreté de l'océan tandis que je ne cesse de tousser et recracher, peinant à retrouver ma respiration. Celle-ci est rauque, sifflante, et chaque goulée d'air me rappelle combien vivre est plus douloureux que mourir.

Allongée sur le ponton, recroquevillée sur le côté, je sens quelqu'un soutenir ma tête et me masser le dos pour m’encourager à évacuer encore quelques gorgées d’eau salée. J’entends un bourdonnement de voix autour de moi sans parvenir à comprendre le moindre mot, ni m’inquiéter de ne pas en être capable. A vrai dire, rien ne parvient à capter mon attention plus de quelques secondes. La douleur dans ma gorge, celle dans ma cheville, le mal de tête inévitable, le brouhaha constant, la sensation d’une main me touchant, le ponton rude sur lequel je suis allongée… Mon esprit va de l’un à l’autre sans jamais se fixer sur une chose ou l’autre. Je suis désorientée et il me faut plusieurs très longues minutes pour réussir à capter un mot.

« … couverture… »

Je sens que quelqu’un dépose quelque chose sur moi. Pas très lourd, définitivement pas neuf à en juger par l’odeur, mais très efficace contre le froid. Je prends conscience de mes tremblements au moment où ceux-ci commencent à s’estomper.

« Laissez-les respirer bon sang ! »

C’est une voix forte qui tire encore une fois mon esprit de son égarement. Je tourne la tête lentement et cligne des yeux face à la montagne se tenant devant moi. Un Roegadyn imposant termine de disperser la foule de curieux. Certains ronchonnent un peu, mais la plupart s’exécutent. Le spectacle est passé, ou personne n’a envie de mettre en colère l’homme. Ce que je peux comprendre.

Je m’assieds lentement, prenant conscience encore une fois des battements sourds dans mon crâne et d’une main qui me soutient le dos sans pour autant trop m’aider. J’ai l’impression de retrouver mes facultés mentales petit à petit, et avec elles ma répulsion des contacts face à des gens inconnus. Je chasse la main dans mon dos avec un merci donné du bout des lèvres mais non moins sincère, et tombe sur un blondinet trempé de la tête aux pieds, affublé lui aussi d’une couverture trois fois trop grande pour sa frêle carrure.

Je ne m’arrête néanmoins pas longtemps sur lui. Quelque chose de bien pire est présente derrière lui et me fait me figer. Ronde, blanche et immense, accompagnée d’une multitude de semblables définitivement plus petites. Et du noir autour, à perte de vue. J’ai la tête qui tourne et un vertige, et je serai tombée si je n’étais pas déjà assise. Je sais ce que c’est. Je le sais parfaitement, et ça ne fait qu’augmenter la peur qui monte en moi. Le ciel en soit n’a rien de terrifiant, il serait même plutôt joli s’il n’allait pas de paire avec l’absence de soleil, de chaleur et de visibilité.

« Il faut que je rentre… »

Je souffle à peine ces quelques mots, la gorge nouée. Ce qu’il se cache dans l’obscurité la nuit m’effraye bien plus que de me noyer.
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Message par Falkhen Jeu 13 Fév - 19:28

Le bleu turquoise transparent, laissant apparaître des poissons multicolores, le bruit des vagues s'écrasant sur le sable, le parfum finement iodé des embruns... J'aimais l'océan pour toutes ces sensations agréables qu'il proposait. Pourtant, je révisai rapidement mon jugement alors que je plongeai dans l'eau du port de Limsa Lominsa. Sous la surface, je ne rencontrai qu'un monde silencieux, glacial, sombre et flou. Bien que je retenais ma respiration, l'eau trop salée me brûlait les narines. J'avais mal de ne pouvoir respirer et je sentais le froid piquer ma peau comme dix mille aiguilles chauffées à blanc.
Je ne la voyais pas...
Je descendis plus profond, au point que la pression de l'eau me fit mal aux oreilles, mais je ne trouvai rien d'autre que le noir. Je savais que le bassin du port était profond, afin de pouvoir accueillir les énormes voiliers qui faisaient escale à Limsa. Avec si peu de clarté, je n'avais aucun moyen de savoir où j'étais exactement et, encore pire, où la miqo'te s'était échouée. Je remontai alors aussi vite que je pus, avec l'impression que mes poumons allaient éclater.

J'avalai l'air en une grande respiration des que ma tête sortit de l'eau. Le soleil avait disparu derrière l'horizon. Il ne restait plus de lui qu'un ciel violet se dégradant vers le bleu sombre de la nuit. Pourtant je trouvai celui ci infiniment coloré, goûtant à la liberté retrouvée et rechignant à l'idée de repartir dans les profondeurs de la mer. je venais de passer la minute la plus longue de mon existence. Enfin, aussi loin que je pouvais me souvenir.
Heureusement, les cris de la foule amassée sur le port me prévinrent qu'un nouveau plongeon serait inutile. La miqo'te était déjà remonté sur la terre ferme... Par quelle magie par contre ? J'étais manifestement le seul à avoir sauté, alors comment avait elle fait ?

Après m'être approché du quai, je m'agrippai au bord de celui ci pour y remonter. Mes deux mains disparurent alors dans celle de l'imposant roegadyn qui se tenait là. Il me sortit de l'eau sans mal. Une fois les pieds sur les planches solides du ponton, je finis de reprendre ma respiration quand on m'enveloppa dans une couverture miteuse mais néanmoins bienvenue : j'étais frigorifié. Je m'assis à côté de la jeune rescapée et de ceux qui s'occupaient à la ramener saine et sauve parmi nous. Ils avaient étendu une couverture à l'hygiène aussi douteuse que la mienne sur son corps, et ils lui tenaient la tête sur le côté tandis qu'elle toussait, recrachant ainsi l'eau du port qu'elle avait ingurgité.

- "Joli plongeon mon gars ! Elle devait vraiment pas être chaude." commenta un hyurgoth tout près.
- "C'était le seul moyen de la sortir de là" marmonnais je. "Enfin, c'est ce que je croyais... Comment avez vous fait ? Elle s'enfonçait dans l'eau..."
- " Ah ben ça, c'est grâce à la fée du port !"
- " La... quoi ?" répondis je, incrédule.
- " Ben la fée du port ! Je l'ai vu comme j'te vois mon vieux. Noire comme la nuit, elle est apparue avec le dernier rayon du soleil, de nulle part. Elle s'est penchée au dessus de l'eau, a mis ses mains dedans, et les courants marins lui ont obéi mon vieux... Il lui ont redonné la petite ! J'te l'dis !".
Alors que je restais bouche bée devant le marin, un hyurois à la peau grêlée qui était à ses côtés prit la parole...
- " La fée du port ? S'qu'y faut pas entendre comme connerie ! T'y es pas du tout mon vieux... C'était..." il marqua un temps, comme pour améliorer son effet "... la femme poulpe ! Au contact de l'eau de mer, ses mains se sont transformées en tentacules de plusieurs mètres et sont allées chercher la pauv' fille au fond..."
- "T'es con... la femme poulpe, non mais n'importe quoi... C'était la fée du port et c'est tout... Ca te fait chier parce que tu l'as mal vu, t'es jaloux...
- "La femme poulpe je te dis... Une chance qu'elle aime pas les chats, sinon elle l'aurait bouffé..."
Ebahi, je suivais leur débat en me promettant de ne jamais ingurgiter une goutte du Rhum qui se vendait par ici.
- "Laissez-les respirer bon sang !" leur ordonna d'une voix forte le roegadyn imposant qui m'avait tiré de l'eau. Je n'avais aucun doute que son ordre serait suivi à la lettre et Je lui en étais infiniment reconnaissant.

La jeune femme bougea alors. Elle semblait se réveiller d'un sommeil difficile. Alors qu'elle essayait de se relever, je l'aidais tant bien que mal. Une fois assise, elle me remercia d'une petite voix en repoussant ma main, sans force... Elle revenait de loin. Quand elle se retourna vers moi, elle leva les yeux au ciel et les écarquilla. Elle qui avait toujours l'habitude de rentrer avant le couché du soleil, cette fois c'était raté.

- "Il faut que je rentre."
J'entendis à peine ses mots. Elle semblait terrorisée. Je mis ça sur le dos du choc qu'elle venait de subir. Elle avait failli se noyer, tout de même. j'essayai alors de sourire et de prendre l'allure la plus rassurante possible, malgré ma couverture trouée, mes cheveux trempés et mes lèvres probablement violettes.
- "La taverne du Dauphin Noyé est juste à côté. Là bas il y a de quoi se réchauffer, faire sécher nos vêtements et reprendre des forces. Tu m'y accompagnes ? Une fois que tu iras mieux, je te ramènerai où bon te semblera si tu le désires."
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Message par N’Cidjaa Asah Dim 23 Fév - 17:47

Gris.


La taverne du Dauphin Noyé. Je connais le nom et l'emplacement pour être passé plusieurs fois devant, sans jamais m'y être arrêté. Plutôt solitaire, je n'ai jamais vu d'intérêt à entrer dans ce genre d'endroits. Sauf par curiosité peut-être, mais là encore je préfère aller explorer les falaises ou regarder les fonds marins de plus près. Peu importe l'activité en fait, tant que je peux profiter de la chaleur et la lumière de l'Astre. Pourquoi irais-je donc me terrer dans un endroit comme celui-ci ? Ce soir pourtant, l'invitation me semble particulièrement tentante parce que je n'ai aucune envie de ramener quiconque chez moi. Et aussi parce que je ne me sens pas suffisamment en forme pour rentrer. Je serre la couverture autour de moi dans l'espoir de me réchauffer encore et tâche de me concentrer plus sur le blondinet que sur l'affreuse chose ronde et blanche derrière lui. Je suis gelée, et morte de peur.

" Ok pour la taverne... Tu m'aides ? "

On ne peut pas dire que ça m'enchante vraiment, mais je sens parfaitement pulser mon crâne et ma cheville. Seule, je me serai sans doute roulée en boule quelque part en attendant le petit matin et que ça aille mieux. Mais là... Autant profiter de l'invitation et mettre autant de pierres que possible entre moi et le noir là haut.
Je le laisse m'aider à me relever et me retrouve l'instant d'après dans les bras du Roegadyn. Je me sens instantanément immense, et protégée aussi. C'est un sentiment curieux, mais néanmoins bienvenu étant donné les circonstances.

" Vais pas laisser deux estropiés comme vous manquer d'vous retrouver encore à l'eau... " est la seule justification à laquelle nous ayons le droit. Et elle me convient parfaitement. Je ferme les yeux et me laisse porter par ses bras forts, bien calée contre son torse. Tout pour ne pas voir le noir immense... Mon imagination par contre ne cesse de s'emballer. J'imagine le ponton gris, quelques caisses sur le côté encore, des personnes toutes de noir vêtues... A aucun moment je ne me représente la moindre touche de couleur et je suis presque tentée de rouvrir les yeux juste pour vérifier si tel est le cas où non.

" Hé petite, reste avec nous tu veux ? "

Une secousse un peu forte m'y oblige néanmoins et la première chose que je vois est ce ciel parsemé d'étoiles. Je tremble tandis que le visage au dessus de moi me regarde avec inquiétude.

" Va pas nous claquer entre les pattes maintenant, on arrive. "

Je tourne la tête autant pour me détourner de ma peur que pour voir le blondinet entrer dans une large salle bâtie à même la roche. L'endroit est bien éclairé mais tout me semble désespérément gris et terne. Un peu glauque peut-être aussi, mais ça m'est parfaitement égal : j'ai enfin un toit au dessus de ma tête.
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Message par Falkhen Dim 2 Mar - 19:04

Les pas lourds du Roegadyn résonnaient sur le ponton du port. La jeune miqo'te, encore trempée, semblait se blottir dans les bras du marin massif. Elle grelottait, et ça, je pouvais le comprendre mieux que quiconque à cet instant. Enroulé dans la couverture miteuse que l'on m'avait cédé, je n'arrivais pas vraiment à me réchauffer. Mes pas à moi, loin du bruit caractéristique du bois que l'on foule, avaient plutôt un bruit mouillé qui n'était pas très agréable. J'avais ramassé mes affaires de pêche et ma chemise sèche, mais j'avais décidé de ne pas la remettre avant d'être complètement sec.

La jeune femme n'avait pas vraiment semblé conquise par mon idée d'aller se réchauffer au Dauphin Noyé. Elle n'avait accepté la proposition qu'à demi-mot. Et de la voir ainsi tremblante et les yeux fermés dans les bras de son protecteur d'un soir, elle n'en semblait pas moins fragile et contrainte. Je me demandais comment j'allais faire pour m'occuper d'elle. J'aurais payé cher pour que Desmee, Koh'a ou même ce bon vieux Thot soient là à cet instant. Au moins, eux, ils savaient y faire avec les gens. Moi, je préférais gérer les problèmes plus épineux. On n'avait pas besoin de choisir les mots qui réconfortent ou qui mettent en confiance quand on avait à faire avec un morbol.

Nous arrivâmes à la taverne. Ce n'était pas mon endroit préféré. Il s'y trouvait souvent trop de monde, et de ce fait trop de bruit. Ce n'était pas vraiment l'idée que je me faisais d'un endroit ou l'on pouvait se reposer. Mais au moins, ici, nous pourrions nous réchauffer, nous restaurer et elle pourrait louer une chambre pour dormir un peu avant d'envisager rentrer chez elle en meilleure forme.
Je me dirigeai au bar dès que nous entrâmes. J'y commandai deux repas chauds et des couvertures propres. Le tavernier me regarda d'un air bizarre mais eu la politesse de ne pas me poser de question. Ca tombait plutôt bien, je n'avais pas envie de lui expliquer que j'avais plongé pour rien dans le port de la ville...
Alors que je revenais, je vis le roegadyn poser délicatement la jeune femme au sol. elle grimaça et releva l'une de ses deux jambes. Elle avait du se tordre une cheville avant sa chute. Puis je la vis relever les yeux vers les lampes qui pendaient du plafond de la grande salle, et je cru la voir se détendre un peu. Peut être que je me trompais. De toutes façons, tout ça n'avait que peu d'importance

- "Vous êtes sûr que ça va aller vous deux ?"

Tout en aidant la jeune miqo'te, je lui répondis par l'affirmative et le congédiai en le remerciant. Je la menai ensuite à une table loin des ouvertures de la taverne, pour ne pas subir les courants d'air, puis l'aidai à s'asseoir tandis que, déjà, quelqu'un arrivait pour nous apporter des couvertures propres. Nous allions enfin pouvoir nous reposer un peu. Du moins, je l'espérais...
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Message par Kalten Ven 14 Mar - 13:17

La première fois qu'il était venu à Limsa, Peepo n'avait pas beaucoup apprécié la ville. Lui qui aimait le gazouillis des oiseaux, la forêt et le clapotis des ruisseaux, il avait droit à des mouettes agressives cherchant du poisson, des allées en pierre brute réfléchissant la lumière du soleil au point de vous aveugler, et une mer qui se trouvait la plupart du temps plusieurs mètres sous ses pieds. Sa Gridania lui manquait. Puis tout avait changé quand il apprit que le meilleur restaurant de la région se trouvait à Limsa. Maintenant, à défaut d'aimer la ville, il l'appréciait.

Pour le moment, le Lalafell déambulait tranquillement dans les rues. Il sortait justement du Bismarck après un repas somme toute raisonnable. Il souriait en y repensant. Il avait choisi le menu à la carte : entrée froide puis chaude, plat de poisson puis de viande, largement accompagnés de garnitures diverses, un double dessert chaud-froid. Il avait hésité à prendre les mises en bouches et la plateau de fromage mais il ne voulait pas abuser. Maintenant, il digérait en se dirigeant vers le Dauphin Noyé, mangeant une tarte aux pommes pour tasser le tout.

Arrivé sur le seuil de l'établissement, il se rendit compte qu'il y avait du monde. Comme tous les soirs d'ailleurs. Mais quelque chose attira son regard. Un serveur amenait deux repas chauds, rien d'exceptionnel, mais également des couvertures. En voyant à qui était destiné l'ensemble, il fut surpris et se dirigea vers la tablée.

"B'soir m'sieur Falkhen. Ca à l'air bon ce que vous avez commandé. J'peux gouter ?"

Puis, avisant son état "z'avez décidé de pêcher à mains nues, m'sieur ? C'est pas facile ça."

Peepo se tourna ensuite vers l'inconnue, lui faisant un grand sourire.

"B'soir mam'zelle. Je m'appelle Peepo. Peepo Lopee. Vous aussi, vous pêcher à mains nues ?"

Peepo mangea un autre morceau de tarte, souriant toujours.
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