Rise and fall of a merchant
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Rise and fall of a merchant
Le plus dur est de se lancer
- Tu vas nous perdre !
- A ce point ?
- Bien sûr ! Et tu le sais !
- Si tu le dis...
La discussion s'arrêta là pendant qu'Owen enfilait son masque par dessus sa combinaison. Le premier membre du gang des hiboux était né et la caravane qui passait par là allait bientôt en apprendre l'existence. Une flèche enflammée prit son envol depuis la coline où il était posté et alla se ficher directement dans la cargaison que transportait un marchand innocent. Il prit ensuite une vieille hache émoussée et se lança à l'assaut de la caravane. Les convoyeurs, surpris, n'eurent pas le temps de comprendre ce qui leur arrivait que le feu commença à attaquer la cargaison tandis que les roues et les essieux essuyaient des volées de coups bien placés. Un des convoyeurs tenta de s'interposer mais fut accueilli par le plat de la hache et projeté en arrière. Une fois la tâche accomplie, Owen prit la fuite en riant d'une voix suraigüe.
L'acte pouvait sembler incensé et il comptait bien là dessus. Il répéta régulièrement ce genre d'opération, frappant indistinctement le portefeuille des différents marchants de la ville d'Uldah. Ne laissant jamais de mort ni de cargaison en bon état. Les convoyeurs racontèrent que le gang des hiboux comme ils se mirent à l'appeler était composé au minimum d'un homme se battant à la hache et d'une miqote n'utilisant que ses poings coiffés d'un masque qui leur valait leur nom. Ils ne travaillaient jamais en équipe cependant et certains émirent des doutes quant à leur relation. Les attaques n'étaient pas systématiques, elles frappaient au hasard et n'avaient pas de similitudes d'horaires ou de lieu. Les marchands qui embauchèrent des gardes pour sécuriser le transport ne furent pas plus épargnés et les gardes eurent droit à un petit congé le temps de se remettre de leurs contusions.
- Tu vois, ça se passe bien au final.
- Ce n'est pas cette partie qui m'inquiète, et tu le sais.
- Rabat-joie...
Le risque était grand de se voir associé à ses exactions mais à la même période, un nouveau marchand commença à faire parler de lui dans la ville. Owen Syldan se présentait à envie comme un jeune Uldien qui revenait d'Ishgard où il avait perfectionné son art. Il plaisantait sur le fait qu'il était capable de réaliser toute sortes d'oeuvres, de la plus simple recette de cuisine au plus beau vase en jade, sans oublier armes et armures. C'est d'ailleurs ce qui lui valait sa première reconnaissance dans le milieu : il décrocha un petit contrat visant à founir une escouade des immortels en épées et boucliers. La bonne facture de ce qu'il fournit lui permet de décrocher quelques contrats par la suite et un officier finit par lui demander des éléments d'armure de parade pour s'afficher à un évènement mondain. Owen se serait bien passé de ce contrat, trouvant abjecte l'idée de se pavaner en jolie armure autours de cocktails et de petit fours quand la guerre faisait toujours rage à Carteneau mais il fallait en passer par là pour accéder à de plus hautes sphères.
- Ça commence...
- C'est un passage obligé et tu sais très bien que ce n'est pas de bon coeur !
- C'est une première étape...
L'officier était vénal, un peu stupide mais pas avare de compliments lors de cette soirée et le nom d'Owen Syldan circula. Il remonta assez vite auprès de ceux qui auraient tout intérêt à ce que ce nouveau venu n'empiète pas sur leur territoire. La vente se fit alors plus difficile car les différents revendeurs d'Uldah commencèrent à mettre de la mauvaise volonté à écouler ses créations. C'était prévu mais la tâche n'en restait pas moins compliquée. Le travail s'intensifia car il fallait maintenant qu'Owen réalise lui même une partie de ses ventes et de ses livraisons pour obtenir suffisament d'argent pour convaincre les revendeurs d'écouler sa marchandise. Les monétarises exercaient de leur influence pour tuer dans l'oeuf le nouveau venu, il ferait ce qu'il fallait pour que cela n'arrive pas, quite à ne plus rentrer dans ses frais. Le but était de se faire un nom, de gravir les échelons et d'obtenir les informations qu'il cherchait et pour cela, il avait une idée.
- Tu n'oublies pas que tu fais ça pour Falkhen ?
- Non, évidemment que je n'oublie pas mais ce n'est pas le seul but.
- Ah oui ?
- Oui... Quoi de mieux qu'une nouvelle relation commerciale entre deux peuples pour arrêter une guerre ?
- Tu comptes réellement arrêter une guerre à toi tout seul ?!
- Non, je ne suis pas à ce point mégalo. Mais je ne vais pas rester à rien faire !
- Tu es encore plus fou que je ne le croyais...
- Ha !
Malgré tout, se maintenir à flot lui demandait beaucoup d'énergie et les nuits étaient courtes. Confectionner pendant la nuit, vendre le matin, négocier l'après midi, faire acte de présence au restaurant le soir et tout leur cacher. C'était dur. Mais il ne pouvait leur dire ce que Zekha lui avait appris. Qu'ils apprennent que les monétaristes aient créé un escouade pour tuer Desmee et il y aurait beaucoup de sang qui coulerait. Ils voudraient se lancer dans une entreprise idiote de vengeance et ne finiraient qu'à se faire tuer et à mettre en danger la famille de Falkhen. Et à partir de là quoi ? Ça ne ramènerait pas Desmee, ça séparerait encore plus les chevaliers et ça forcerait sûrement les cités à prendre parti dans le conflit puisque les monétaristes utiliseraient sans doute leur influence pour dissoudre l'ordre.
- Mais ça, ils ne vont pas le comprendre et juste nous en vouloir s'ils l'apprennent.
- Ha ! Qu'est ce que j'y peux ? C'est les risques du métier.
- Bien... je serai triste pour deux...
C'est au cours d'un après midi où Owen négociait le pourcentage qui lui reviendrait d'une vente de meuble qu'il pu apercevoir un homme d'une élégance rare qui l'observait. Après avoir obtenu sensiblement le pourcentage qu'il espérait - ces choses sont finalement très codifiées et prévisibles - il alla voir si cet homme était là pour lui parler. Cet inconnu se présenta comme représentant des monétaristes, mandaté pour inviter Owen à un repas. Piège ou marchand qui se voyait plus important qu'il n'étais, Owen n'allait pas refuser cette chance. Il se retrouva le soir même face à un marchand qu'il ne connaissait que de nom. Qu'à cela ne tienne, il faudrait s'en contenter. L'homme était bedonnant, transpirait beaucoup mais souriait en permanence. Il se présenta sous le nom de Gale Jackal et les deux hommes échangèrent des plaisanteries tout au long du repas. Ce n'est qu'au cours du dessert que la conversation pris une tournure plus sérieuse.
- J'ai cru comprendre que votre affaire était florissante en ce moment.
- Je n'ai pas à me plaindre, les commandes s'enchainent.
- Contrairement à plusieurs de mes confrères ...
- Que voulez vous dire ?
- Eh bien, peut être avez vous entendu parler du gang des hiboux ? Ces gredins s'en prennent aux convois de marchandise et nuisent aux affaires.
- C'est la première fois que j'entend le nom.
- Oui, votre commerce s'exerce au sein de la ville, vous n'avez pas encore été confronté aux désagrément de la vente sur de longues distances.... Je vais être direct, vous dites que vous venez d'Ishgard.
- D'Uldah pour être exact mais j'ai étudié longtemps à Ishgard, oui.
- Oui, c'est pareil en l'occurrence. Les ishgardais ont eu longtemps affaire à des brigands lors de leur convois, pouvez vous m'éclairer sur leurs méthode pour gérer le problème ?
- Je ne suis pas homme à délivrer mes informations gratuitement. Mais peut-être pourrions nous trouver un arrangement ?
- Je vous écoute.
- Que diriez vous d'explorer de nouvelles routes commerciales ?
- C'est à dire ?
- Eh bien... L'échange avec Garlemald pourrait être rentable, il suffirait que les convois puissent passer.
- Que !? Mais vous n'y pensez pas ?
- J'y pense si, mais je n'ai pas les fonds pour mettre en oeuvre mon idée. Voila ce que je vous propose : laissez moi diriger un de vos convois vers Garlemald. Je suis sûr d'en tirer au moins 2 fois le prix que vous pensiez en tirer par les échanges classiques. Vous n'avez qu'à me fournir vos prix. Si j'y parviens, je ne vous demanderai que 50% de la marge par rapport à vos échanges habituels, si j'échoue, vous aurez certes perdu un cargo mais comme vous me l'avez dit, c'est un risque déjà présent et vous aurez perdu en prime un concurrent.
L'homme se tut pendant un long moment, sembla réfléchir aux risques qu'il prenait. Il se tortilla sur sa chaise et finit par annoncer.
- Qu'est ce qui vous fait penser que vous arriverez à vendre mes marchandises ?
- L'armée de l'empire monopolise les ressources. Les habitants vendraient père et mère pour obtenir un peu de luxe et de leur confort d'avant la guerre mais personne n'est là pour leur donner cette possibilité. Et en période de disette militaire, même si peu de gens ont les moyens de s'offrir quelque chose, ils sont prêts à payer plus pour l'obtenir.
Nouvelle pause.
- 20% !
Parfait ! L'échange était conclu.
- 50%.
- 30 !
- 45.
- Je n'ai pas l'habitude d'offrir plus de 25% avec mes transporteurs actuels...
- 35% sera ma dernière offre, n'oubliez pas que je risque ma vie dans cette affaire.
- Hum, bien, 35%. Mais cette cargaison ne portera pas mon nom et je ne veux pas en être le commanditaire direct. Nous établierons un contrat qui formalise notre échange car les marchandises seront les miennes mais vous serez responsable en cas de saisie par l'empire. Ce contrat sera bien sûr établi devant les autorités des monétaristes.
- Marché conclu !
Il ne restait plus qu'à conclure les modalités de l'opération. Par chance, le marchand vendait principalement des outils et des produits alimentaires. Le pari d'Owen était risqué. Vendre des armes aurait représenté un risque beaucoup plus grand en cas de découverte d'un contingent de l'empire de Garlemald. Mais le pari avait payé, vendre de la nourriture, quoi de plus facile ?
- Tu comptes vraiment exploiter ces pauvres gens ?
- Je vais les nourrir !
- En les extorquant !
- Tss, à l'époque, tu n'aurais pas fait la fine bouche.
Owen Syldan- Sanch'Owen
- Messages : 146
Date d'inscription : 18/04/2014
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